Week-end à Phnom Penh
Le 23 avril était férié au Vietnam, car c'est le jour de la célébration des rois Hung. En effet le 10ème jour du 3ème mois lunaire, célèbre l'anniversaire de la mort des ancêtres de la nation, les 18 rois Hung qui ont fondé l'état Van Lang, l'état embryonnaire du Vietnam.
J'en ai donc profité pour faire un petit weekend au Cambodge, à Phnom Penh. Départ vendredi matin pour 6h de bus, avec 1h30 d'attente à la frontière au passage. Les vietnamiens mettent en effet deux fois plus de temps à tamponner un passeport que les Cambodgiens à éditer un nouveau visa ET tamponner un passeport .
Le vendredi après-midi je visite le palais royal qui ressemble beaucoup à celui de Bangkok en plus petit, mais avec moins de touristes ce qui donne plus de charme à la visite.
Le lendemain, je retrouve une amie qui vit la bas pour faire une balade en vélo dans les rue de PP. La ville est très agréable, faite de petites rues souvent bordées d'arbres, et nous visitons le musée national, marché central, une école, le temple au milieu d'un rond point (on a bien une cathédrale au milieu d'un rond point à HCM), la poste...
La visite de l'école était vraiment sympa, les profs n'avaient l'air plus ennuyés que ça de nous voir débarquer et prendre des photos.
Le soir nous visitons la poste, la gare et nous allons nous balader au bord du lac, enfin dans les quartiers au bord du lac...
Le dimanche avant de prendre mon bus pour rentrer, je visite le lycée Tuol Sleng qui a été transformé en prison sous le régime de Pol Pot. Après avoir vidé les rues de la ville, les Khmers Rouges ont enfermé et torturé les présumés coupable de rébellion ou trahison au régime dans ce lycée. Les prisonniers étaient exécutés dans les champs de la mort à quelques kilomètres de là.
La visite est assez éprouvante, on ressent encore un malaise profond en parcourant les salles et les cellules. C'est difficile de se dire que cela s'est passé il y a 30 ans seulement et que les gens que l'on rencontre la bas on souvent vécu dans les champs pendant des années, affamés et forcés à travailler jusqu'à épuisement. A la sortie, mon chauffeur de moto me raconte que lui aussi a été déporté dans les campagnes à 8 ans et que son père a disparu un jour, dénoncé par les voisins.
Le régime des Khmers Rouges a pris fin avec l'invasion des Vietnamiens en 1979 mais a été suivi de 20 ans de guerre civile, et le gouvernement actuel a toujours des connections avec les anciens dirigeants. On peut donc comprendre que c'est difficile de reconstruire un pays dans de telles circonstances.