Le Laos est un des pays frontaliers du Vietnam que je n'avais pas encore visité et qui m'attirait le plus, voilà chose faite. Curieusement ce n'est pas très facile d'aller au Laos depuis le Vietnam, il faut passer par le Cambodge et les vols réguliers sont assez chers.

Nous avons donc décidé d'y aller par la Malaisie, bon ce n'est pas le plus logique, mais c'est le plus économique; en effet la seule compagnie low-cost qui va au Laos est Air Asia et part de Kuala Lumpur.

Nous avons donc atterri à Vientiane directement de KL. La première journée nous a permis de découvrir la capitale du pays, ville assez petite et agréable (env 800.000 habitants). Nous avons visité le Pha That Luang, emblème du pays, et plusieurs temples.

Vat Sisakhet, Vat Pra Kheo...

Le soir même, départ pour Luang Prabang en bus de nuit (9h).

La ville de Luang Prabang est vraiment magnifique, c'est une des villes les mieux préservées d'Asie. Classée patrimoine mondial de l'UNESCO, le centre de la ville a été restauré et la circulation y est limitée. Il y a des dizaines de temples, de belles maisons coloniales, l'ambiance y est vraiment particulière.

Malheureusement le fait qu'elle soit classée par l'UNESCO a aussi une contre-partie et quand on se balade dans les rues, on se sent vraiment transporté vers une autre époque, assez loin du Laos actuel. Les loyers y sont de plus en plus chers, et les locaux qui ne peuvent plus rester dans le centre, sont remplacés peu à peu par des étrangers qui ouvrent hôtels, restaurants ou boutiques... Au final on se demande si la ville ne va pas devenir un musée à ciel ouvert, et perdre son authenticité.

Le 1er jour nous visitons donc la ville à pied et en bateau et le deuxième nous partons explorer les alentours à vélo.

Le lendemain départ en bus pour Muang Sing, ville au nord du pays, proche de la frontière chinoise. Le guide du routard nous promettait une petite ville de montagne charmante, rassemblant les différentes minorités de la région. Mais au final nous arrivons dans une ville frontalière, poussiéreuse, qu'on dirait sortie de terre a la va-vite autour d'une seule route goudronnée menant à la frontière.

Les Chinois sont très nombreux et roulent dans de grosses voitures immatriculées en chine, ou alors dirigent le transport de pastèques, cultivées et ramassées par les Lao, puis exportées directement par camion chinois. Du coup ils financent aussi la construction de la route.

Le développement économique vient bien sûr principalement de la Chine dans cette région, mais au détriment des populations locales qui travaillent dans les champs, et voient leurs récoltes partir immédiatement de l'autre côté de la frontière.

Après une après-midi vélo dans la plaine, nous partons en trek de 2 jours dans la montagne. Muang Sing est réputée pour l'éco tourisme et nous optons donc pour un trek dans un village supporté par l'office du tourisme et censé être écologique. Nous voila donc parties avec Hong notre guide, le premier jour nous marchons 4h et arrivons à 14h dans le village. C'est sympa les villages dans la montagne, il y a toujours plein de choses à faire pour s'occuper: compter les vaches et les cochons, dire bonjour aux 10 cases du village, faire la sieste, recompter les vaches on ne sait jamais, refaire la sieste... Et c'est encore mieux quand il n'y a personne dans le village avant 17h parce qu'ils sont tous dans la forêt.

Le soir nous avons droit à un massage Akka (minorité du village), devant une assistance médusée par nos corps de déesses.

Les paysages de la région ont la réputation d'être magnifiques, malheureusement pour nous c'est la fin de la saison sèche et la vue est complètement bouchée par les fumées des cultures sur brulis.

Le lendemain nous voulons attraper le bus de 15h pour Luang Nam Tha, afin de ne pas perdre encore une journée en transport. Nous marchons donc 7h sans s'arrêter pour revenir à Muang Sing. La descente n'est pas toujours facile, heureusement le guide nous aide bien en chantant à tue-tête 500m devant nous...bon ca va il est quand même sympa et partage avec nous les vers trouvés dans les feuilles de bananier pour les manger !

Nous sommes donc bien contentes de revenir à Luang Prabang pour une dernière journée de visite. Nous montons au sommet de la petite colline du temple Phu si. Malheureusement la vue n'est pas très bonne à cause encore de la culture sur brulis.

De retour à Vientiane, nous faisons le tour de la ville à vélo. La ville est sympa même si cela ne vaut pas le calme et l'esthétique de Luang Prabang.

DSCN6415

Au bilan, je suis un peu déçue de ma visite au Laos, je m'attendais à rencontrer des gens plus ouverts et des paysages plus époustouflants. L'impression donnée par le pays, est celle d'une économie au ralenti, enclavée entre la Thailande et la Chine. Le pays n'a aucune voie ferrée, des routes merdiques, pas d'industrie, et pratique intensivement la culture sur brulis qui va a terme détruire une grande partie de leurs terres. Avec une histoire aussi riche, le tourisme pourrait être leur porte de sortie, mais les Lao n'ont pas non plus l'air de vouloir entreprendre et investir et au final ce sont plus les étrangers qui en profitent comme à Luang Prabang. Finalement j'ai été assez surprise par le fossé entre le Vietnam et le Laos, tant au niveau de l'accueil reçu que du dynamisme et des ressources des populations.

Ensuite nous passons une journée à Malacca en Malaisie à cause du déplacement de notre vol. Et oui les low costs c'est moins cher, mais c'est aussi moins fiable.

10 jours au Laos

Partager cet article