Nique la police

Aujourd'hui en revenant du ciné (eh oui il y a des cinémas à Saigon) je me suis faite arrêtée par la police. Aie Aie Aie. Heureusement j'étais avec Aurélie, et on n'a pu argumenter en force contre le policier.

Je m'explique, une des premières choses que l'on apprends à Saigon, c'est que l'on se fera surement arrêter par la police un jour et qu'ils nous demanderons de l'argent. Ça n'a pas raté, premiers mots du policier : "Give me money". Le truc est de ne surtout pas parler un mot d'anglais, et de lui faire croire que tu ne comprends rien a ce qu'il raconte. Donc nous voilà lancées dans un dialogue de sourds pendant 10 minutes, moi arguant -en français bien sur- que je n'ai pas franchi la ligne (oui, bon d'accord j'ai un peu débordé sur la voie des voitures, mais c'est pas une raison pour encourager la corruption...hmm), que je ne vais pas payer, etc... et lui, de même avec les arguments contraires en anglais.

Le problème est qu'il avait en main les papiers de la moto et mon permis vietnamien dont je suis si fière. Mais finalement il m'aura plutôt desservie, car je ne pouvait pas m'enfuir sans mes papiers. Et en plus ils nous faisait croire qu'il allait nous emmener au poste pour vérifier les papiers. En fait c'est plus une menace en l'air pour qu'on le paie plus vite, parce que le coût et le trouble causés pour faire une facture pour l'effraction commise, serait bien trop important par rapport au bénéfice.

Après avoir utilisé toutes les combines, parler français, placer les mots "ambassade" "France" "consulat", je finis par lui montrer ma carte consulaire (simple carte de Français installé à l'étranger qui permet essentiellement de voter depuis l'étranger), et la simple vue du drapeau français et du consulat, lui a fait changé d'avis. Le voilà donc qui me rend obligeamment mes papiers et qui nous laisse partir avec bien sûr une petite mise en garde dans le cas où cela se reproduirait...

Voilà pour l'anecdote, c'est sûr que la corruption est courante dans la police vietnamienne mais je ne ferai pas un roman la-dessus, car comme je vous le disais précédemment, les blogs peuvent être surveillés au Vietnam et un journaliste a pris 2 ans de prison en octobre dernier pour avoir dévoilé des affaires de corruption. (quoi moi ? j'ai rien fait, une ligne, où ça ?)